L’égalité des chances si on a besoin d’une bourse pour faire des études supérieures

Publié le par Oui-mais

J’ai fait un tour dans une Maison de la Presse, où on trouve, comme tous les ans à cette période de l’année, des publications du genre : Que faire après le bac? J’ai plusieurs enfants et j’ai eu la “joie” de m’entretenir très souvent de la question, sans compter les mêmes discussions dans le cadre de mon travail comme documentaliste scolaire. En général, on essaie de trouver l'équation difficile entre l’intérêt de l’adolescent, les perspectives d’emploi dans le domaine désiré, les villes où la formation est proposé et le financement.
On pense bêtement qu’une famille qui a des revenus modestes pourra demander une bourse pour le supérieur. Un peu illusoire ....
Aujourd’hui je suis obligée de constater qu’il s’agit d’une illusion. Sur quatre enfants un seul a fait ses études avec une bourse pour le supérieur. Deux ont contracté un crédit bancaire (il faut une caution soit les parents ou s’ils sont trop pauvres une autre personne) pour suivre une formation dans le privé. L’un parce que, à l’époque, dans le domaine désiré il y avait que douze (!) places dans une école de l’état - pour toute la France. L’autre voulait préparer un diplôme non-français: un foundation degree anglais au lieu d’un bts français. Vu son poste et son salaire actuel il a fait le choix qui lui convenait.
L’année dernière la plus jeune a fait son bac et demandé une bourse pour le supérieur pour préparer un bts, qui se prépare à l’autre bout de la France. Elle a aussi postulé pour une mention complémentaire dans le lycée où elle a préparé le bac. Elle a eu un avis favorable pour la bourse et pour le bts. Mais le jour de la rentrée elle ne voulait plus quitté sa ville et a intégré la mention complémentaire.
Jusqu’à là pas de souci. Sauf .... la bourse pour le supérieur n’est pas valable pour une mention complémentaire! On aurait dû faire en plus une demande de bourse pour les lycées. Ah bon? A l’école on assure que les élèves en avaient été informé. C’est possible, mais c’est tellement invraisemblable que personne a fait attention. Si l’élève avait droit à une bourse pour les lycées il semble possible qu’on puisse faire la demande de reconduction la semaine de la rentrée. Mais dans notre cas la bourse avait été supprimé. Les revenus pris en compte avait été très légèrement supérieur au barème, et non, on ne prenait pas en compte le changement de situation intervenu depuis deux ans. J’ai contacté le service des bourses et fait remarqué qu’on lui avait attribué une bourse pour le supérieur. Cela n’a servi à rien. Seule réponse: il fallait faire la demande de bourse avant le 15 juin de l’année. En cas de difficulté on n’avait qu’à faire appel au fonds social du lycée. Le fonds social intervient en général pour le prix de la cantine, parfois du matériel. Toutefois cette année elle est souvent en stage et ne mange donc pas dans l’établissement. Au moins ses stages sont en ville et génèrent donc pas de frais supplémentaires - pas de revenus non plus, les trois mois étant coupé en trois fois un mois. Résultat des courses, elle n’est toujours pas indépendante, car “grâce” à elle j’ai droit au rsa, et elle doit constamment demander de l’argent pour tout. Seul point positif: pas de cotisation à la sécurité sociale des étudiants, malgré ces vingt ans elle reste rattaché à mon numéro.
Cette état des faits me fait remarquer deux choses:
A partir de l’âge des trois ans d’un enfant on nous dit qu’il doit apprendre “l’autonomie”. Mais à l’âge de vingt ans un volet essentiel à l’apprentissage de l’autonomie, la gestion de l’argent, est toujours impossible, si on ne vient pas d’une famille assez riche pour donner deux ou trois cents euros par mois au jeune.
Les bourses sont là pour assurer l’égalité des chances des étudiants. Du moins c’est comme cela que je l’interprète. Logiquement la bourse devrait être attribuée avec la seule condition de préparer un diplôme d’état. En vérité il faut le préparé dans une université d’état, mais pas dans une école privée (ça c’est réservé à ceux un plus égaux que les autres). Et quelqu’un qui prépare une mention complémentaire a besoin de moins d’argent qu’un étudiant en cours préparatoire ou première année de l’université. A part si l’on interprète cela comme signe d’une dévalorisation de cette année d’études. (Le site de l’onisep indique que les professionnelles apprécient les jeunes sortant d’une formation d’un an mention complémentaire, mais oublie de parler sur cette page de la spécificité au niveau des bourses.

Publié dans société

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